Layer Zero : le connecteur des blockchains

L’interopérabilité reste un défi crucial dans le secteur des cryptomonnaies. De nombreuses équipes de développement travaillent activement à la création de protocoles et de systèmes blockchain intrinsèquement interopérables avec divers autres réseaux. Cette fonctionnalité est cruciale, car elle permet aux utilisateurs de transférer des actifs sans effort et en toute sécurité sur différentes plates-formes. Cependant, les technologies de transition qui soutiennent cette interopérabilité sont devenues des cibles privilégiées pour les cybercriminels. Ces derniers temps, les vulnérabilités des protocoles de pont ont entraîné la perte de centaines de millions de dollars au profit des pirates. La réponse à ces préoccupations est Layer Zero, un protocole qui s'écarte de l'architecture de pont traditionnelle dans son approche de l'interopérabilité. Layer Zero se démarque en innovant dans le domaine des solutions d'interopérabilité, visant à améliorer la sécurité et l'efficacité. Alors, qu’est-ce que Layer Zero exactement et comment fonctionne-t-il ? Nous approfondirons ces questions et fournirons un aperçu complet de la technologie de Layer Zero et de son impact potentiel sur l'industrie de la cryptographie.

Qu'est-ce que la blockchain de couche 0 (couche zéro) ?

Les protocoles de couche 0 constituent l'infrastructure fondamentale sur laquelle sont construites les blockchains de couche 1, telles que Bitcoin, Ethereum et Solana . Ces blockchains de couche 1 hébergent des applications décentralisées ( DApps ) comme Uniswap et Aave. Les couches 0, cependant, vont encore plus loin en permettant de développer des blockchains entières par-dessus elles. Cette couche fondamentale comprend des composants essentiels tels que des protocoles, des connexions, du matériel et des mineurs, créant ainsi un système de support robuste pour les écosystèmes blockchain.

Layer Zero se distingue comme un excellent exemple de protocole de couche 0, fournissant un système de messagerie inter-chaînes qui permet l'interaction entre les contrats intelligents sur différents réseaux. Sa conception est intentionnellement légère, permettant une intégration facile sur divers réseaux blockchain. L'écosystème de Layer Zero, alimenté par des oracles hors chaîne, des relais hors chaîne et des points de terminaison, facilite la transmission transparente de données entre chaînes, ce qui en fait un protocole omnichaîne.

Déjà connecté à 26 blockchains, Layer Zero continue d'étendre sa portée, prenant en charge diverses applications, notamment les activités DeFi et les plateformes NFT . Notamment, Layer Zero a été développé par Layer Zero Labs en septembre 2021, sa valorisation ayant rapidement augmenté pour atteindre 3 milliards de dollars d'ici avril 2023 sans compter sur les jetons LZ.

En faisant une analogie, si les DApp sont comme des magasins visités par les utilisateurs, les blockchains de couche 1 sont les terrains sur lesquels ces bâtiments sont construits. Les couches 0, y compris la couche zéro, peuvent être comparées au réseau de routes reliant chaque parcelle, facilitant les déplacements et les interactions à travers le paysage de la blockchain. Cette infrastructure non seulement prend en charge, mais améliore également l'interopérabilité et l'évolutivité à travers le réseau blockchain.

Les défis de la blockchain que les protocoles de couche 0 cherchent à résoudre

Le paysage de la blockchain, tout en évoluant, est confronté à des défis importants, principalement en termes d'évolutivité, d'interopérabilité entre les chaînes et de convivialité. Ces défis sous-tendent les limites des protocoles blockchain actuels, affectant leur efficacité et leur attrait.

L’évolutivité est un problème crucial, la plupart des blockchains ayant du mal à gérer le volume croissant de transactions. Ce dilemme de mise à l’échelle impose un compromis entre évolutivité, sécurité et décentralisation, de nombreux protocoles plus récents optant pour l’évolutivité au détriment de la sécurité. Par exemple, les frais de transaction exorbitants d'Ethereum pendant les pics d'activité DeFi et NFT témoignent de ces défis de mise à l'échelle.

L'interopérabilité, c'est-à-dire la capacité de différentes blockchains à communiquer et à partager des ressources, reste insaisissable dans la plupart des conceptions actuelles. Cette ségrégation se traduit par des services isolés avec des expériences utilisateur variables. Le manque d’interopérabilité transparente oblige également les développeurs à maîtriser différentes compétences et langages pour travailler sur diverses infrastructures blockchain.

La convivialité est une autre préoccupation, en particulier pour les développeurs. Le manque de flexibilité dans la transition des dApps entre des blockchains comme Ethereum et Solana entrave leur portée et leur potentiel. Les développeurs doivent souvent choisir entre évolutivité et sécurité, ce qui limite les fonctionnalités de leurs applications.

Les protocoles de couche 0 apparaissent comme une solution à ces problèmes. Ils abordent l’évolutivité en fournissant une couche fondamentale qui prend en charge l’augmentation des volumes de transactions sans les frais élevés rencontrés sur des plateformes comme Ethereum. De plus, ils offrent un environnement de développement plus personnalisé, permettant la création de blockchains personnalisées optimisées pour des cas d'utilisation spécifiques, plutôt qu'une approche universelle.

De plus, les protocoles de couche 0 améliorent le contrôle et la flexibilité des développeurs. Contrairement aux protocoles de couche 1, où les dApps sont à la merci des limitations et des bugs de la blockchain fondamentale, la couche 0 permet des adaptations et des réponses plus rapides aux problèmes. Ce contrôle et cette spécificité accrus font de la couche 0 une alternative intéressante pour les développeurs cherchant à contourner les contraintes des protocoles conventionnels de couche 1.

Comment les protocoles de couche 0 fonctionnent pour résoudre ces défis

Les protocoles blockchain de couche 0, essentiels à l'architecture blockchain, sont composés de trois éléments fondamentaux : la chaîne principale, les chaînes latérales et le protocole de transfert inter-blockchain. Ces composants fonctionnent ensemble en synergie pour assurer l’évolutivité et l’interopérabilité des réseaux sous-jacents.

Chaîne principale (Mainnet) : La chaîne principale, ou réseau principal, de la couche 0, sert de grand livre central qui consolide et enregistre les données de diverses blockchains de couche 1 construites au-dessus. Cette infrastructure est cruciale pour maintenir l’état du réseau et garantir l’intégrité des données sur l’ensemble du protocole. Il régit les mécanismes de consensus de la couche 0 et, par extension, les informations dérivées d'autres protocoles ou couches 1.
Chaînes latérales : Il s'agit essentiellement de blockchains de couche 1 développées au-dessus de la couche 0. Elles peuvent avoir leurs propres nœuds et mécanismes de consensus mais bénéficient toujours de la compatibilité et de la sécurité entre chaînes offertes par la couche 0. Les chaînes latérales, ou chaînes de couche de base, hébergent applications décentralisées et solutions d’évolutivité. Les développeurs ont la possibilité de lancer des dApps sur ces chaînes latérales, en profitant de la prise en charge par le protocole de couche 0 de mécanismes de consensus spécialisés ou personnalisés. Cet arrangement leur permet de se concentrer davantage sur l’évolutivité et la décentralisation, résolvant ainsi efficacement le trilemme de l’évolutivité.
Protocole de transfert inter-blockchain : ce composant est essentiel à la fonctionnalité de la couche 0, permettant à diverses chaînes latérales de communiquer et d'interagir de manière transparente. Il permet aux dApps sur différentes plates-formes blockchain au sein du réseau de couche 0 de partager efficacement des données et des informations. Cette interopérabilité améliore non seulement la spécialisation, mais permet également aux développeurs de chaînes latérales de créer des réseaux hautement ciblés prenant en charge des dApp spécialisées, qui peuvent ensuite échanger des données avec d'autres applications sur différentes chaînes latérales.

L'évolutivité de la couche 0 est obtenue en ajoutant davantage de blockchains et d'applications indépendantes au réseau. Chacun fonctionne de manière autonome, garantissant que l’activité sur une blockchain n’a pas d’impact négatif sur les performances des autres. Cette approche de l'évolutivité signifie que les protocoles de couche 0 ne traitent pas les transactions eux-mêmes, mais facilitent cela via la chaîne principale et les chaînes latérales, contournant ainsi les limitations posées par le trilemme de la blockchain .

Quels sont les projets Blockchain de couche 0 ?

Les protocoles blockchain de couche 0, tels que Polkadot (DOT) , Avalanche (AVAX) et Cosmos (ATOM), sont de plus en plus reconnus pour leur potentiel à révolutionner l'écosystème blockchain. Ces protocoles se distinguent par leurs fonctionnalités uniques, leur évolutivité et leurs solutions d’interopérabilité, ce qui les distingue dans l’espace cryptographique en évolution rapide.

Polkadot (DOT) est un protocole blockchain de nouvelle génération qui intègre un réseau de blockchains spécialement conçues, leur permettant de fonctionner ensemble de manière transparente à grande échelle. Il utilise des fragments de blockchain appelés parachains et para-threads pour faciliter la communication avec d'autres réseaux, notamment Ethereum et Bitcoin. Les projets notables construits sur Polkadot incluent ChainX, une blockchain financière de crypto-actifs, et Ocean Protocol, un protocole d'échange de données décentralisé.
Avalanche (AVAX) , connue pour être l'une des plateformes de contrats intelligents les plus rapides du secteur, vise à numériser tous les actifs du monde. Son avantage distinct réside dans ses trois blockchains interopérables : X-Chain, C-Chain et P-Chain. Ce trio garantit un traitement rapide des transactions, avec des transactions finalisées en moins de deux secondes, un contraste frappant avec les délais de transaction plus longs de Bitcoin et Ethereum. Les projets importants sur Avalanche incluent des applications DeFi comme 1inch et Aave, Oracle Chainlink et le portefeuille Metamask.
Cosmos (ATOM) s'efforce de créer un « Internet des blockchains » qui permet la communication entre diverses blockchains construites à l'aide de ses outils open source tels que Tendermint, IBC et Cosmos SDK. Son écosystème comprend une gamme de projets DeFi, d'infrastructure et de confidentialité. Le jeton natif de Cosmos, ATOM, sert de mécanisme de prévention, de jalonnement et de gouvernance contre le spam.

Chacun de ces protocoles de couche 0 répond au besoin fondamental de réseaux blockchain évolutifs et interopérables. Ils permettent aux développeurs de créer des blockchains et des applications personnalisées, Cosmos proposant le SDK Cosmos pour un développement facile, et Polkadot fournissant le cadre Substrate pour créer efficacement des blockchains uniques. Ces plateformes offrent non seulement évolutivité et interopérabilité, mais démontrent également un engagement en faveur d'une gouvernance décentralisée et de l'implication communautaire, les positionnant comme des acteurs importants dans l'avenir de la technologie blockchain.

Normes ONFT et OFT de Layer Zero

Layer Zero, un protocole de couche 0 important, englobe non seulement les composants clés de la chaîne principale, des chaînes latérales et un protocole de transfert inter-blockchain, mais introduit également deux formats de jetons standardisés innovants : le jeton fongible Omnichain (OFT) et le jeton omnichain non- Jeton fongible (ONFT).

L'OFT, un standard de token spécifique à Layer Zero, se décline en deux versions. OFT V1 est conçu pour être compatible avec les blockchains EVM (Ethereum Virtual Machine), facilitant les opérations au sein de l'écosystème basé sur Ethereum. D'autre part, OFT V2 étend cette fonctionnalité aux réseaux non EVM, offrant une interopérabilité plus large. Les développeurs peuvent mettre à niveau leurs jetons vers ce format OFT V2 plus polyvalent en intégrant l'extension ProxyOFTV2.sol, améliorant ainsi l'adaptabilité de leur jeton sur divers réseaux blockchain.

De même, la norme ONFT, adaptée aux jetons non fongibles dans le cadre de Layer Zero, reflète la norme de jeton Ethereum avec deux versions distinctes : ONFT721 et ONFT1155. ONFT721 s'apparente à l'ERC721 d'Ethereum, généralement utilisé pour des actifs numériques ou des objets de collection uniques, garantissant que chaque jeton est distinct. Parallèlement, ONFT1155, similaire à l'ERC1155 d'Ethereum, permet la création de jetons à la fois fongibles et non fongibles au sein d'un seul contrat, offrant ainsi une approche plus efficace et plus flexible pour gérer plusieurs types de jetons.

Ces normes de jetons, OFT et ONFT, font partie intégrante de la vision de Layer Zero visant à faciliter l'interopérabilité et la flexibilité transparentes des jetons sur plusieurs réseaux blockchain. Ils illustrent l'engagement de Layer Zero à faire progresser les fonctionnalités de l'écosystème blockchain, en favorisant un environnement propice à l'innovation et à la collaboration entre les chaînes.

Conclusion

Alors que le secteur de la blockchain est aux prises avec le double défi de l’évolutivité et de l’interopérabilité, en particulier au niveau de la couche 1, les protocoles de couche 0 émergent comme potentiellement révolutionnaires. Ces réseaux fondamentaux pourraient ouvrir la voie à une adoption généralisée du Web3 et de la cryptographie, en éliminant les obstacles critiques qui ont jusqu’à présent entravé leur utilisation grand public.

Les protocoles de couche 0 offrent une convivialité et un contrôle améliorés pour les développeurs DApp, leur permettant d'adapter leurs projets avec des niveaux préférés de sécurité, de décentralisation et de frais de transaction. Cette flexibilité permet une plus grande appropriation et encourage la création d’applications Web3 innovantes, qui pourraient potentiellement constituer les produits révolutionnaires que tout le monde attend.

Simultanément, le paysage de la blockchain connaît une popularité croissante des solutions de mise à l'échelle telles que les réseaux de couche 2 et de couche 0. La couche 0, en particulier, offre des avantages significatifs, tels que la fourniture de plates-formes évolutives et la possibilité d'interopérabilité entre différents réseaux blockchain.

Cependant, il est important de noter que ces solutions de couche 0 en sont encore à leurs balbutiements. Leur capacité à réaliser pleinement leurs objectifs ambitieux reste encore à déterminer. Le secteur de la blockchain évolue rapidement, avec un afflux continu de nouveaux projets. La véritable mesure du succès des blockchains de couche 0 dépendra en fin de compte de leur taux d’adoption et de l’impact des projets développés sur ces plateformes. À mesure que le secteur évolue, il sera essentiel d’observer qui utilise ces réseaux de couche 0 et la nature des projets qu’ils facilitent pour évaluer leur viabilité et leur efficacité à long terme.

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